Ces temps-ci ma plume est en grève,
Impossible de négocier
Ou d'envisager une trêve
Qui me permettrait de souffler.
Les mots, impatients, se bousculent
Dans l'espoir d'être délivrés,
Mais ils abandonnent et reculent
Devant son silence obstiné.
Puis ils protestent à leur tour
En refusant de s'aligner,
Peu importe mes beaux discours,
Ils ne daignent plus m'écouter.
Je n'ai plus d'encre* d'amarrage,
Plus rien à quoi me raccrocher,
Sans mon radeau de sauvetage,
Je risque fort de m'échouer.
*N'y voyez pas une faute d'orthographe, je l'ai écrit ainsi sciemment.