La chambre baigne dans une semi-pénombre,
Prêtant aux coins une sinistre profondeur
D'où semblent émaner quelqu'inquiétantes ombres
Qui se répandent sur les murs de la demeure.
Leurs tentacules froids sinuent le long des plinthes,
A la recherche du moindre rai de lumière
Aussitôt étouffé par la mortelle étreinte
De la bête silencieuse et meurtrière.
Peu à peu les ténèbres gagnent du terrain,
Le silence, imperceptiblement, s'épaissit,
Et le froid, insidieux, distille son venin,
Faisant frissonner la maisonnette endormie.
Les ombres s'en retournent alors à la chambre,
Glissant sur les draps qui recouvrent le dormeur,
Et s'enroulent prestemment autour de ses membres
En s'insinuant dans la tête du rêveur...